Faut-il avoir peur des rappels automobiles? Oui et non
Autrefois sujet honnis par les constructeurs, qui voyaient là une tache à leur réputation, les rappels de sécurité ne font plus rougir personne. Même qu’ils sont devenus une arme commerciale. Après tout, ne vous font-ils pas visiter votre concession pour un correctif gratuit? Qui sait si vous n’en profiterez pas pour faire effectuer la vidange d’huile… ou vous laisser tenter par un nouveau véhicule? Donc, on repose la question: faut-il avoir peur des rappels automobiles? Oui et non.
Et non, parce qu’avec la complexité des automobiles d’aujourd’hui et la concurrence féroce qui pousse les compagnies à concevoir et à produire leurs véhicules toujours plus rapidement, il est normal de voir croître le nombre de rappels. D’ailleurs, Transports Canada estime qu’en 20 ans, le nombre de rappels automobiles qu’il publie dans sa banque de données a triplé.
Depuis le début de l’année, l’agence gouvernementale responsable de faire appliquer la Loi canadienne sur la sécurité automobile a transmis très exactement 629 rappels automobiles de sécurité ou de non-conformité. Ces rappels ont visé des centaines de milliers de modèles d’autos, de motos, de véhicules commerciaux et d’autobus.
Uniquement pour le mois d’octobre, Transports Canada a diffusé une vingtaine d’avis concernant une cinquantaine de modèles de voitures, de camionnettes et de VUS. Ces avis touchent près de 360 000 véhicules en circulation sur nos routes.
Quand trop (de rappels), c’est comme pas assez
Cela dit, trop de rappels, c’est comme pas assez. Même s’ils sont effectués gratuitement, qui veut perdre son temps chez son concessionnaire – et sa confiance envers le constructeur – à faire corriger des défauts qui, au départ, sont le résultat d’une erreur?
Parce que les rappels «excessifs» peuvent avoir un impact négatif sur l’expérience-client, IseeCarsa établi la liste des véhicules les plus susceptibles d’être frappés par les rappels au cours de leur existence… et ceux qui devraient l’être le moins. La firme d’analyse et de recherche américaine a établi pareille liste en étudiant les campagnes de rappels émises par la National Highway Traffic and Safety Administration (NHTSA) et ce, pour tous les véhicules d’année-modèle 2015 à 2024.
Du coup, voici deux intéressants palmarès dont vous voudrez assurément tenir compte lors de votre prochaine acquisition automobile.
Top25 des véhicules les plus susceptibles d’être rappelés
Voici le Top25 des véhicules pour lesquels on projette le plus grand nombre de rappels pendant leur durée de vie utile (30 ans):
Vous noterez par ailleurs que six des sept «pires modèles» en ce qui a trait aux rappels sont des véhicules électriques. Ainsi, la gamme complète de Tesla figure dans les positions de tête de ce Top25 des véhicules susceptibles d’être les plus rappelés. Cependant, fait remarquer ISeeCars, si l’on exclut les rappels qui peuvent être réglés par une mise à jour à distance (Over-the-Air), plus aucun des véhicules de la marque californienne ne figure au palmarès.
Du côté des marques généralistes, celles avec le plus grand nombre de véhicules susceptible d’être rappelés sont Ford and Kia – avec cinq modèles chacun dans le Top25.
Top25 des véhicules les moins rappelés
Et maintenant, voici le Top25 des véhicules pour lesquels vous pourriez ne pratiquement jamais devoir visiter votre concessionnaire. Pour tous ces modèles, les projections de rappels sont de moins d’un rappel (!) tout au cours de leur existence.
Si Lexus occupe près du quart de ce palmarès, avec un total de sept modèles, c’est Mercedes-Benz qui s’affiche avec le plus grand nombre (8) de modèles susceptibles de ne pas être rappelés. «Avec Lexus et Mercedes-Benz qui monopolisent 15 des 25 premières places, on voit clairement quels constructeurs réussissent le mieux à éviter les rappels», a déclaré Karl Brauer, à la direction de l’analyse chez ISeeCars.
Un véhicule sur cinq serait non « sécurisé » au Canada
Revenons au pays, pour dire que Transports Canada estime qu’un véhicule sur cinq (!) en circulation sur nos routes fait l’objet d’un rappel de sécurité non résolu.
Répétons cette estimation: un véhicule sur cinq immatriculés au Canada souffrirait d’un problème pouvant nuire à son fonctionnement et pouvant en faire augmenter les risques d’accident. Ces dangers vont d’un essuie-glace défectueux qui réduit la visibilité du conducteur aux risques de courts-circuits pouvant entraîner un incendie, en passant par une caméra qui n’affiche pas les images en mode recul, une pédale d’accélération qui se coince dans le revêtement de plancher…
Voici comment vérifiez si votre véhicule fait l’objet d’un rappel
De grâce, faites-le; il en va de votre sécurité et de celle des autres. Et si vous avez vraiment besoin d’un autre argument pour vous convaincre de prendre du temps pour visiter votre concessionnaire, sachez que vous pourriez éviter de défrayer de votre poche une réparation pour laquelle le constructeur a dit qu’il allait se porter garant!
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